Trucs aux parents

Comment le projet de loi 96 affecte-t-il les étudiants internationaux au Québec ?

Malgré les barrières mises en place par la loi 96, il existe des solutions potentielles pour les étudiants qui souhaitent tirer profit de l’école bilingue. Les écoles bilingues sont une bonne option pour les étudiants, de sorte que le français et l’anglais peuvent être pris en charge, les anglophones étant particulièrement bien lotis.  
22 septembre 2022

Le 24 mai 2022, l’Assemblée nationale du Québec a voté en faveur du projet de loi 96. Recevant la sanction royale, l’intention officielle du projet de loi 96 est claire : renforcer et préserver la langue française au Québec.

Cette question s’est avérée litigieuse. Les étudiants internationaux ont été affectés, laissant leur avenir scolaire dans un état d’incertitude.

Alors que certains soutiennent que le projet de loi 96 fait partie intégrante de la préservation de l’identité francophone du Québec, d’autres ont souligné l’impact négatif qu’elle aura sur les étudiants anglophones. La question demeure : à l’avenir, quelle sera l’empreinte de la loi québécoise sur la langue française sur les étudiants anglophones ?


 

 

Qu’est-ce que la loi 96 ?

Tout d’abord, il est important de comprendre la nature du projet de la loi 96 et son impact sur nouveaux arrivants et les étudiants internationaux.

L’objectif déclaré du projet de loi 96 est de renforcer l’usage du français au Québec. Pour reprendre les termes de M. Simon Jolin-Barrette, qui a présenté le projet de loi, il s’agit de « promouvoir » et de « protéger » la langue française. Mais quel est l’impact de cette loi sur les étudiants internationaux qui ne sont pas sûrs de leurs capacités en français ?

Les obstacles potentiels qui découlent de ce projet de loi sont les suivants :

  1. Les nouveaux résidents auront six mois pour apprendre le français

Ceux qui cherchent à s’installer au Québec n’auront désormais que six mois pour apprendre le français.

Les organismes gouvernementaux seront autorisés à fournir des services dans des langues autres que le français aux nouveaux arrivants, mais seulement pendant six mois. Une fois que le nouveau résident aura passé six mois dans la province, les services ne seront offerts qu’en français. Cela inclut les services publics et le discours avec le gouvernement. Les étudiants étrangers qui ont des compétences limitées en français devront apprendre la langue ou ne pourront pas communiquer avec les autorités.

  1. Les cours en anglais sont restreints

Dans la foulée de la loi 96, l’enseignement en français sera obligatoire, et les cours d’anglais qui peuvent être enseignés dans les cégeps français (les cégeps peuvent être décrits comme des « écoles de préparation à l’université » où le Québec est représenté par des enseignants) seront limités. Essentiellement, si un étudiant ne possède pas un niveau acceptable de compétences en français écrit et parlé, il ne sera pas en mesure de suivre des cours de langue, il ne pourra pas recevoir de diplôme.

  1. Accès limité aux services en anglais

Seuls ceux qui ont fréquenté une école anglaise au Canada pourront avoir accès à des services en anglais. Il existe quelques exceptions, comme les peuples autochtones et les étudiants souffrant de graves problèmes de santé. Cependant, la plupart des résidents du Québec n’auront pas accès aux services en anglais.

 

Qu’en est-il des étudiants anglophones ?

En raison de ces restrictions, les étudiants étrangers potentiels devront peser leurs options lorsqu’ils envisagent de s’installer au Québec. De nombreux étudiants, dont Avery Wong, ont décidé de partir en raison de la nature irréaliste de l’apprentissage du français dans les deux prochaines années. D’après les étudiants protestataires, le projet de la loi 96 limite l’accessibilité de l’enseignement supérieur en anglais. Comme le nombre d’inscriptions est désormais plafonné, le nombre de places sera considérablement réduit, ce qui entraînera une concurrence accrue.

Les éducateurs affirment que le changement soudain des fondements du programme d’études des cégeps entraînera non seulement l’échec de certains cours, mais aussi une augmentation de la concurrence.

Les éducateurs affirment que le changement soudain des fondements du programme du CÉGEP entraînera non seulement l’échec des cours, mais que de nombreux étudiants ne seront pas diplômés. D’autres seront entièrement rejetés des programmes universitaires en raison de mauvaises notes dans les cours de français. Par conséquent, un segment important de la population étudiante du Québec pourrait avoir des choix de carrière limités et moins d’options au-delà du milieu universitaire.

Le fait d’obliger les étudiants anglophones à suivre trois cours en français au cégep les désavantagerait sur le plan académique, car le programme d’éducation du Québec exige aux commissions scolaires anglophones d’enseigner le français comme langue seconde. Cindy Finn, directrice générale de la Commission scolaire Lester B.Pearson, a fait remarquer qu’en obligeant les élèves à suivre les cours de base en français au cégep, ils sont plus à même de s’adapter à la situation au cégep en français, ils sont instantanément désavantagés parce qu’ils essaient de maîtriser le contenu tout en apprenant une deuxième langue à l’école.

 

Tirer profit des écoles bilingues

Malgré les barrières mises en place par la loi 96, il existe des solutions potentielles pour les étudiants qui souhaitent tirer profit de l’école bilingue.

Les écoles bilingues sont une bonne option pour les étudiants, de sorte que le français et l’anglais peuvent être pris en charge, les anglophones étant particulièrement bien lotis.

Les anglophones, en particulier, ont la possibilité de renforcer leur français dans le cadre de la nouvelle législation. En ce qui concerne la nouvelle législature, les écoles primaires de la Commission scolaire de Montréal, par exemple, offrent différents niveaux de langue française intégrés au programme d’éducation du Québec.

Les avantages cognitifs du bilinguisme vont au-delà du développement de la langue, en renforçant également la flexibilité mentale, les capacités de réflexion créative, la conscience métalinguistique accrue et une plus grande sensibilité à la communication. Avec les programmes bilingues disponibles offrant 50 % d’enseignement en anglais et 50 % d’enseignement en français, cela pourrait être une solution efficace pour l’introduction de la nouvelle langue.

 

Que se passe-t-il ensuite pour les élèves ?

En fin de compte, augmenter la quantité de français enseigné dans les écoles primaires et secondaires anglaises s’avérera difficile à entreprendre. Étant donné que les élèves anglophones devront être suffisants en français d’ici deux ans, il faudrait se concentrer

davantage sur la mise en place d’un plus grand nombre de professeurs de français ou sur la possibilité d’offrir des cours de français aux élèves anglophones, ou en offrant la possibilité de créer des écoles d’immersion française. Cependant, il y a actuellement une pénurie d’enseignants de français à Montréal, ce qui démontre les défis qui en découleront.

Bien que de telles mises en œuvre offrent le potentiel d’aider les élèves plus jeunes, il y a toujours une préoccupation pour les étudiants internationaux et les nouveaux élèves anglophones. Les étudiants internationaux et les nouveaux résidents anglophones qui ne maîtrisent pas suffisamment le français. Deux ans n’est pas une période généreuse pour apprendre et devenir confiant dans une autre langue. Malheureusement, pour cette raison, des étudiants ont été contraints de quitter la province à la recherche d’une éducation alternative. Cependant, les écoles bilingues offrent une bonne occasion aux élèves d’acquérir des compétences suffisantes en français et en anglais.

Une voie possible pour les anglophones qui cherchent à poursuivre leurs études au Québec.